Le syndrome de l'usurpateur
Quand peut-on prétendre être écrivain ? Parce qu'il y a là une prétention à se poser comme tel. Est-ce quand on vit de sa plume ? Alors, je dois y renoncer. Au même titre sans doute que de nombreuses personnes qui se présentent comme écrivains. Quand on a déjà publié ? Ou auto-publié ? Ou simplement écrit quelques textes ?
Où mettre le curseur ? Je n'en sais rien. Pour ma part, je vis ce que beaucoup d'écrivains ressentent sans doute, « le syndrome de l'usurpateur ». Le masque de l'écrivain me parait trop grand pour moi, alors je triche. J'ai du mal à l'assumer pleinement. Lorsque j'ai créé, l'an dernier, le premier site pour présenter le Chantier théâtral, j'ai mis beaucoup de temps à me définir : ancien enseignant ? Nouveau dramaturge ? Comédien ? Metteur en scène ? Animateur d'atelier théâtral ? Conteur ? J'ai eu bien du mal à me coller une étiquette.
Je n'ai rien édité vraiment. Je n'ai pas de titre phare à mettre en évidence : « Le Cocon », le recueil de pièces publié chez Memor, est le fruit d'un travail avec mes élèves... en 2000. « L'école en panne de Sens », publié chez l'Harmattan en 2015 est un essai, pas une fiction... Seuls les contes actuels et deux pièces de théâtre constituent le début d'un « trésor caché » que j'ai bien du mal à mettre en valeur et à « vendre ». Parce que le masque de l'écrivain est beaucoup trop grand pour moi, je me suis donné comme nom celui de « raconteur d'histoires » qui correspond mieux à mes aspirations à la fois d'écrivain et de conteur.
Je ne prétend pas être écrivain. Je sais seulement que j'ai envie d'écrire et, je me suis lancé comme défi lorsque j'ai tourné la page active de ma vie, de rédiger au moins une page par jour, pour voir si j'étais « techniquement » en mesure de tenir ce rôle. Je me suis donc lancé dans la rédaction de contes. Objectif atteint durant trois mois. La preuve était faite. Je suis passé maintenant à d'autres textes. La pièce, « La face cachée » a été auto-éditée. Elle sera présentée en lecture-spectacle en 2023 (embouteillage post-covidien oblige). Je viens de finir mon premier roman fantastique : « Les Veilleurs d'Oneiroï ». J'attends pour l'instant un retour de mes bêta-lecteurs avant d'en reprendre la troisième réécriture...